De nombreuses publications font état de la difficulté d’être manager à distance, en particulier, des modalités de contrôle et de détection du mal-être des collaborateurs. Mais on parle peu du fait de la difficulté de se faire manager à distance.
Dans un précédent article (Chronique Managériale N°2 : quand la crise met en lumière nos comportements habituels), nous avions vu que la distance ne fait que révéler voire amplifier un état déjà existant : si vous n’aimez pas être contrôlé, que vous vivez cela comme une atteinte à votre liberté ou comme une marque de défiance de la part de votre manager, vous ne donnerez pas plus de visibilité à votre activité et sur vos difficultés éventuelles qu’au bon vieux temps du présentiel.
Les conséquences ? : un manager inquiet sans nouvelles de votre part qui va multiplier les points de contrôle sur le mode « tu en es où ? tu livres quand ? » qui ne fait que vous mettre la pression et ne résout en rien vos difficultés.
Comment éviter ce cercle vicieux ?
Pourquoi pas en facilitant le travail à votre manager ?
- Parce qu’il est aussi là pour vous permettre de progresser, y compris en vous faisant sortir de votre zone de confort
- Parce que l’atteinte de vos objectifs dépend également du fait de vous autoriser à l’alimenter en informations sur ce que vous vivez, à le challenger sur ce qu’il attend de vous, sur la clarté des objectifs qu’il vous fixe
- Parce que l’aide que vous lui demanderez et que vous obtiendrez lui permettra de s’intéresser à vous au-delà du seul : « tu en es où »
Trois questions pour mesurer votre niveau de satisfaction de la collaboration avec votre manager ?
1 – Aujourd’hui, en pyjama (si, si …), à la maison, derrière mon PC, à quoi me sert il ?
2 – Et lui, à part les résultats que je lui apporte, à quoi je lui sers ?
3 – Demain, je souhaiterais voir quelles évolutions dans nos échanges ?
Si vous ne savez pas quoi répondre à ces questions, c’est peut-être déjà un bon sujet de conversation avec lui ! D’ailleurs, si vous jetez un regard sur les managers successifs que vous avez eus dans votre carrière, n’est ce pas ceux avec qui vous avez eu ce type de discussions qui vous laissent le meilleur souvenir ?
Prendre l’initiative de faire ce type de démarche est déjà utile en « temps normal », mais c’est encore plus utile quand on est managé à distance, quand le poids de l’isolement et de l’absence de points de repères se fait encore plus pesant.