La participation de Jean-Michel GULLUNG à l’émission « Hashtag l’émission » sur Public Senat ce jeudi, lui a permis, en interaction avec Véronique Reille Soult de Dentsu Consulting, de faire des parallèles entre la gestion de la crise sanitaire et le management des experts en entreprise.
Au-delà des polémiques qui entourent la gestion de la crise sanitaire, la préparation de cette émission a mis en lumière que la confusion entre décider et diriger affecte l’efficacité du fonctionnement des entreprises et celle de l’Etat de manière identique. En effet,
- Les experts scientifiques ont permis à nos dirigeants de définir une cible claire : utiliser le confinement pour écrêter la vague des contaminations et par voie de conséquence la vague des cas graves afin d’éviter la saturation des services d’urgences. Cet objectif à la fois mesurable/observable, ambitieux et réaliste possède les caractéristiques d’un objectif qui tient la route.
- Ces experts ont également aidé à formuler une stratégie de lutte contre l’épidémie pertinente au travers du triptyque : tester / tracer / contrôler … jusqu’ici, tout va bien !
C’est ensuite que ça se gâte, … dans l’exécution !!!
Les plus belles stratégies, les plus beaux process ne donnent guère de résultats s’ils ne sont pas mis en œuvre.
La mise en œuvre ne dépend plus des conseils des experts ni de la capacité d’analyse, de synthèse et de décision des dirigeants. Elle dépend d’une autre qualité managériale : la capacité à mettre en œuvre le « management des personnes »
Le propos est alors d’obtenir :
- Une cascade des décisions suivant les différents niveaux hiérarchiques jusqu’au terrain et une conversion des grandes orientations en objectifs opérationnels. Cependant, nous savons bien que les choses ne se passent jamais comme prévu dans la tour de La Défense, à l’Elysée ou au Ministère
- Une mise en mouvement coordonnée des différentes structures concernées (Directions / Ministères / Filiales / Services / Agences / …) repose sur la capacité à faire fonctionner des interactions transverses. Elles ont comme caractéristiques que les responsables de ces différentes structures n’ont pas de pouvoir hiérarchique les uns sur les autres,
Résoudre les problèmes de cascades hiérarchiques comme les difficultés liées aux fonctionnements en silos est subordonné au fait que les remontées d’informations s’opèrent par un dialogue avec les personnes et pas uniquement au travers de l’ERP et des outils de pilotage. Ces remontées permettent de construire l’adhésion du corps social car elles sont le moyen de répondre aux objections et aux difficultés.
C’est à cette condition que les stratégies de communication (relayées par des experts scientifiques ou non) peuvent porter leurs fruits car ces stratégies ne peuvent que conforter une adhésion préexistante et non pas la construire.
Bravo Jean Mi ! Anagram reprend ici une exigence de la fonction de direction que je trouve magnifiquement exprimée dans l’ouvrage «Diriger est un métier» de Cristallini.: la vertico transversalité du dirigeant. «le dirigeant, en tant que point unique, est le seul à être en vision et en visée unitaire.»
Bises, Anne-So